La semaine dernière, la Fédération a pu faire le point avec le cabinet d’Adrien Taquet sur les arbitrages relatifs à la réforme des EAJE, arbitrages dont l’expression devrait se faire très prochainement via la publication d’un décret.

Concrètement, nous avons pu relever deux points importants qui ont répondu aux demandes que formulaient la FFP, et qui sont détaillées dans la newsletter de Février dernier :

Le Code de la Santé Publique précise que les EAJE doivent se doter d’une équipe pluridisciplinaire composée de professionnels qualifiés dans différents domaines. Jusqu’à aujourd’hui, cette liste se composait des domaines psychologique, social, sanitaire, éducatif et culturel. Le décret à venir va rajouter le domaine « psychomoteur » à cette liste, confirmant donc, et ainsi que l’avait souligné la FFP auprès du cabinet, la nécessité d’avoir une attention particulière et spécialisée vis à vis du développement psychomoteur de l’enfant. Cette introduction du terme psychomoteur dans la liste des domaines qui doivent étayer le projet d’établissement d’un EAJE vient conforter implicitement la place des psychomotriciens dans les professions de petite enfance, et justifier d’autant plus leur intégration au sein des EAJE.

Concernant les possibilités d’évolutions professionnelles pour les psychomotriciens à l’intérieur des EAJE, celles-ci demeuraient pour le moins limitées puisque les psychomotriciens n’étaient pas autorisés à prendre un poste de direction pour un établissement de plus de 40 berceaux, cela sous réserve d’une expérience de 3 ans en petite enfance + 3 ans d’expérience en tant qu’encadrant ou directeur adjoint. Ces conditions limitaient donc considérablement les perspectives d’accès aux postes de direction pour les psychomotriciens qui le souhaitaient. Le décret à venir vient modifier cette règle et annule le plafond des 40 berceaux pour les psychomotriciens. Ils pourront accéder directement à la fonction de directeur adjoint, dans toutes les structures qui en disposent, et après 3 ans d’expériences, Les psychomotriciens en EAJE pourront prétendre à prendre la direction de n’importe quel établissement, quelque soit le nombre de berceaux.

Un autre point sur lequel la Fédération s’était mobilisée était le droit des psychomotriciens à endosser la fonction de Référent Santé. Cette demande, importante pour la reconnaissance des spécificités de notre profession, doit encore faire l’objet de discussions avec le Cabinet d’Adrien Taquet et la Direction Générale de la Cohésion Sociale, notamment eu égard du fait que notre programme officiel actuel, qui date de 1998, ne couvre pas entièrement les missions du référent santé. Les remarques de la Fédération quant au fait que la formation actuellement dispensée dans les IFP va bien au delà du cadre de l’arrêté du 7 Avril 1998 a été entendu et nous avons de très bonnes perspectives pour que cette fonction de référent santé au sein des EAJE puisse être accessible aux psychomotriciens dans un avenir proche.

En conclusion, et pour ce qui concerne spécifiquement la profession de psychomotricien, la réforme des EAJE, portée par le Secrétariat d’Etat à l’Enfance, est synonyme d’avancées notables pour notre profession et de reconnaissance accrue tant de l’expertise du psychomotricien en matière de développement de l’enfant, que de sa capacité à évoluer au sein et de ces établissements et d’y prendre, lorsqu’il le souhaite, plus de responsabilités.

A l’heure où la prévention, l’accompagnement des familles, le repérage précoce des écarts de développement, et le déploiement d’une logique inclusive, sont des enjeux majeurs des politiques publiques pour l’enfance, cette réforme vient consacrer toute la légitimité des psychomotriciens à en être des acteurs majeurs !

Réforme des Etablissements d’Accueil du Jeune Enfant : des avancées concrètes pour les psychomotriciens